La nausée
Drôle de pays, drôle de coutumes, des masses se rassemblent autour d’un harangueur, suspendues à ses lèvres, acceptant sans questionnement ni doutes son discours, sa vision du monde, comme s’il détenait une vérité ignorée de tous, comme s’il était capable de penser pour des milliers de personnes, responsable de leur vie, de leur destin, de leur bonheur.
Je ne sais pourquoi, j’ai toujours eu la méfiance des foules, des slogans déclamés en chœur, la foule compact où seul le nombre compte, la foule qui réagit comme une seule personne, où l’individu n’est rien sans ceux qui l’entourent, juste une unité de l’ensemble, juste un écho de la pensée d’un leader charismatique qui sera suivi quoiqu’il dise, qui sera acclamé quoiqu’il fasse.
Faute de véritable démocratie, les rassemblements de ce genre se suivent au Liban, 14 février, 8 mars, 14 mars, 22 septembre, nos hommes politiques cherchent une légitimité dans la rue, une légitimité contre quelque chose, jamais pour construire, toujours pour s’affirmer face aux autres, ces adversaires qui partagent la même terre, le même destin, les mêmes guerres mais qu’on ne tolère pas, qu’on accuse de traîtrise et de corruption.
Pas de dialogue, pas de débats, pas de projets, des manifestations encore et toujours, une logique de guerre, il faut étaler sa force dans ces référendums « live », lever ces drapeaux tantôt rouges, tantôt blancs, tantôt jaunes, tantôt oranges. Jamais des couleurs n’auront pris autant d’importance dans la vie politique d’un pays, jamais le marketing idéologique n’a pris ces proportions, afficher l’image choc, lancer le slogan percutant pour exciter cette fibre partisane enfouie quelque part en chacun de nous, ces phrases qui donnent la chair de poule, ces tirades qui enivrent plus par l’intelligence de leurs tournures, que par les idées vides de sens qu’elles véhiculent.
Si au moins il n’y avait pas de l’hypocrisie ! On nous casse les oreilles avec l’unité nationale, le patriotisme, le nationalisme, la solidarité, pour qu’ensuite chaque faction se retranche dans sa région, avec son peuple, sa communauté, ses rites, ses dirigeants féodaux, sa politique propre. Un jour la banlieue sud, l’autre Harissa , quand finirons-nous avec ces voitures bruyantes, qui parcourent les rues, ne sachant où aller, dans lesquelles s’entassent des dizaines de personnes avec leurs emblèmes, leurs photos, leurs idéologies extrémistes… j’ai parfois la nausée en les voyant défiler devant moi, ce sentiment absurde presque nihiliste que rien n’a de sens, malgré leur différence et la haine des uns envers les autres, je n’arrive plus à reconnaître le camp auquel ils appartiennent, les motivations qui les poussent à défendre d’un même élan une pensée commune au groupe, sinon totalement rétrograde du moins inapplicable.
J’ai parfois la nausée, je n’y peux rien, c’est physique…
Je ne sais pourquoi, j’ai toujours eu la méfiance des foules, des slogans déclamés en chœur, la foule compact où seul le nombre compte, la foule qui réagit comme une seule personne, où l’individu n’est rien sans ceux qui l’entourent, juste une unité de l’ensemble, juste un écho de la pensée d’un leader charismatique qui sera suivi quoiqu’il dise, qui sera acclamé quoiqu’il fasse.
Faute de véritable démocratie, les rassemblements de ce genre se suivent au Liban, 14 février, 8 mars, 14 mars, 22 septembre, nos hommes politiques cherchent une légitimité dans la rue, une légitimité contre quelque chose, jamais pour construire, toujours pour s’affirmer face aux autres, ces adversaires qui partagent la même terre, le même destin, les mêmes guerres mais qu’on ne tolère pas, qu’on accuse de traîtrise et de corruption.
Pas de dialogue, pas de débats, pas de projets, des manifestations encore et toujours, une logique de guerre, il faut étaler sa force dans ces référendums « live », lever ces drapeaux tantôt rouges, tantôt blancs, tantôt jaunes, tantôt oranges. Jamais des couleurs n’auront pris autant d’importance dans la vie politique d’un pays, jamais le marketing idéologique n’a pris ces proportions, afficher l’image choc, lancer le slogan percutant pour exciter cette fibre partisane enfouie quelque part en chacun de nous, ces phrases qui donnent la chair de poule, ces tirades qui enivrent plus par l’intelligence de leurs tournures, que par les idées vides de sens qu’elles véhiculent.
Si au moins il n’y avait pas de l’hypocrisie ! On nous casse les oreilles avec l’unité nationale, le patriotisme, le nationalisme, la solidarité, pour qu’ensuite chaque faction se retranche dans sa région, avec son peuple, sa communauté, ses rites, ses dirigeants féodaux, sa politique propre. Un jour la banlieue sud, l’autre Harissa , quand finirons-nous avec ces voitures bruyantes, qui parcourent les rues, ne sachant où aller, dans lesquelles s’entassent des dizaines de personnes avec leurs emblèmes, leurs photos, leurs idéologies extrémistes… j’ai parfois la nausée en les voyant défiler devant moi, ce sentiment absurde presque nihiliste que rien n’a de sens, malgré leur différence et la haine des uns envers les autres, je n’arrive plus à reconnaître le camp auquel ils appartiennent, les motivations qui les poussent à défendre d’un même élan une pensée commune au groupe, sinon totalement rétrograde du moins inapplicable.
J’ai parfois la nausée, je n’y peux rien, c’est physique…