Sunday, August 20, 2006

La guerre sans risques

Olmert menace, ahmadinijad s’entraîne, Assad se déchaîne, Bush parraine, la région toute entière est en ébullition verbale mais c’est le Liban qui trinque. Il faut bien que quelqu’un paye les frais de la guerre froide entre l’axe du bien et l’axe du mal, pourquoi pas nous après tout ?
Lorsque les extrêmes s’affrontent à coup de sentences, un petit pays est piégé, un lopin de terre en méditerranée, le terrain de jeu de la schizophrénie mondiale.
Mais ce jeu est sadique, ce jeu est lâche au point d’utiliser les faibles comme chaire à canon. Son issue est prévisible, la destruction et l’anéantissement. Toute la technologie militaire moderne concentrée en un vase clos, un petit détonateur et tout s’enflamme. Les règles sont simples, marquer le plus de points diplomatiques par pions interposés.
Il fut un temps où le Liban était divisé, un temps où sous des slogans nationalistes primaires des chefs de guerre féodaux s’entre-déchiraient dans un combat de coqs suicidaire, un temps où les pions avaient l’exclusivité de la violence. Cette époque étant révolue, il a fallu attiser le feu en faisant surgir de nouveaux facteurs ; le nucléaire Iranien, la guerre civile en Iraq, la sécurité d’Israël, la bêtise d’un président américain et la sauce a pris comme par enchantement.
Une guerre s’est vite déclarée au Liban avec pour objectifs de replacer les pions sur l’échiquier, de créer un climat de tension propice à la situation internationale actuelle et de permettre le défoulement des grandes puissances militaires en manque évident de combats. Il s’agit en d’autres termes de guerroyer sans prendre de risques, un peu comme dans un jeu vidéo où les coups de l’adversaire ne sont préjudiciables qu’au score final. Tout le monde repart plus ou moins satisfait avec cette sensation voyeuriste d’avoir pris son pied.
Mais il arrive parfois que la machine surchauffée par l’ardeur des compétiteurs explose à leurs faces dans un gigantesque feu d’artifice… Ce jour là les choses changeront, les hommes comprendront peut-être qu’il est dangereux de jouer avec le feu des autres.

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